L’ESCLAVAGE : SON PASSE, SON PRESENT ET SON FUTUR 

Vendredi 10 mai 2024

« L’ESCLAVAGE : SON PASSE, SON PRESENT ET SON FUTUR »

En ce 30ème anniversaire de l’investiture de « Monsieur » Nelson Mandela ce 10 mai 2024, cette Journée des Mémoires de l’esclavage ne peut qu’être particulière. Forcément. Même si cette dernière n’est que nationale, impossible de ne pas penser à ce grand monsieur qui a consacré sa vie pour l’égalité des « races », au point de payer ce combat de sa propre liberté.

Pour nous, Françaises et Français, l’esclavage paraît être un ancien souvenir remontant à son abolition par Victor Schoelcher, alors fervent opposant à l’esclavage nommé sous-secrétaire d’État aux colonies, le 27 avril 1848.

D’où est venue cette idée de réduire des hommes, des femmes et même des enfants ( !) en esclavage ? C’est « simple » : les Blancs ont décrété que les Noirs ne pouvaient être « naturellement » leurs égaux. Pourquoi ? Certainement parce que, selon eux, il ne pouvait y avoir que des dominants et des dominés. En réalité, lorsque nous regardons l’Histoire de l’humanité, cette erreur n’a jamais cessé de se répéter : entre 1915 et 1923 avec le génocide arménien par l’Empire Ottoman, entre 1941 et 1945 avec le génocide juif par l’Allemagne hitlérienne et entre le 07 avril 1994 et 17 juillet 1994 avec le génocide tutsi par les Hutus au Rwanda.

Mais l’esclavage est toujours d’actualité à travers le monde, sous une forme devenue presque « ordinaire » et c’est là où réside toute la dangeriosité. N’oublions jamais que c’est le racisme qui a toujours conduit à l’esclavage et que ce n’est pas parce qu’un parti politique a changé de nom et rajeuni son image avec le visage « d’un beau gosse » qu’il est devenu plus fréquentable !

Cher lecteur, chère lectrice, je vous remercie de votre fidélité et d’avoir consacré quelques minutes de votre attention à la consultation de cet article. Prenez soin de vous comme de ceux qui vous témoignent de toute leur affection… Continuons à nous protéger, à protéger ceux que nous aimons, à protéger les autres et aidons nos soignants à sauver des vies : même vaccinés, restons vigilants aux gestes barrières… Et, puisque je ne peux malheureusement rien faire d’autre pour témoigner toute ma gratitude à ces soldats qui sont en permanence en première ligne : APPLAUDISSEMENTS ! A dimanche pour mon prochain « petit papier »… !

Jessica NATALINO alias « Plume Libre »,

Pour que les années n’éteignent jamais la flamme de notre mémoire

SEULE EN TETE-A-TETE FACE A « MONSIEUR » NELSON MANDELA

Vendredi 10 mai 2024

Cher « Monsieur » Nelson Mandela,

Ce fut un jour « que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître » pour paraphraser l’un des plus grands chanteurs français, Charles Aznavour. Ce 10 mai 1994-là, vous prêtiez serment. Treize jours auparavant, le 27 avril, vous étiez entré dans l’Histoire en devenant le premier président noir d’Afrique du Sud.

Oui, on peut le dire : le chemin fut immensément long jusqu’à ces deux dates historiques. Votre histoire personnelle croisa la grande Histoire le 05 août 1962. Ce dimanche-là, alors que Marilyn Monroe est retrouvée sans vie à la suite d’une overdose de barbituriques à son domicile du 12305 Fifth Helena Drive à Los Angeles, en Californie, sur la côte ouest des Etats-Unis, trois jours avant de dire « Yes » à Joe DiMaggio, vous êtes arrêté sur une route reliant Durban à Johannesburg alors que vous revenez d’une réunion clandestine. Votre déguisement en chauffeur de voiture n’a pas réussi à tromper la police sud-africaine. Vous avez 51 ans.

Le 12 juin 1964, à l’issue du procès de Rivonia, vous écopez de la perpétuité. Le crime que vous avez commis pour avoir échappé ainsi de justesse à la peine de mort ? Avoir conspiré dans l’objectif de renverser le gouvernement en place. En réalité, cette accusation n’est rien d’autre qu’un prétexte pour vous retenir prisonnier, vous le visage de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud. Ce qui vous laissera la vie sauve et avec l’espoir d’un avenir ? Le crime de haute trahison n’avait pu être prouvé.

Vous ne regoûterez à la saveur si particulière de la liberté que 11 février 1990, après un combat de 10 052 jours soit 27 ans, 6 mois et 6 jours à croupir dans les geôles du gouvernement ségrégationniste sud-africain ! Vous êtes d’abord envoyé sur l’île de Robben Island, dès juin 1964. Là, vous n’êtes plus Nelson Rolihlahla Mandela, dont le nom du clan tribal est « Madiba », vous n’êtes même plus un homme mais un matricule, le numéro 46664, que l’on enferme à double tour dans une cellule…. Cette même cellule de 2,4 sur 2,1 m devenue certainement la cellule la plus visitée au monde, là où vous avez passé les dix-huit premières années de votre détention avant d’être transféré vers Pollsmoor, jusqu’en décembre 1988, et enfin à la prison Victor Verster, jusqu’à votre libération.

Après un tel parcours, après avoir été considéré comme un ennemi de l’Etat pendant vingt-huit ans, votre candidature à l’élection présidentielle marque comme un nouveau chapitre de l’Afrique du Sud, la promesse d’une nouvelle ère. Le 27 avril 1994, Frederik Willem de Klerk, l’homme avec qui vous avez obtenu le prix Nobel de la Paix 1993 pour l’abolition de l’apartheid en 1991, s’incline devant vous lors des premières élections nationales non ségrégationnistes de l’histoire du pays et vous passe le pouvoir. Après une vie de combat, après avoir mis votre bulletin dans une urne pour la première fois de votre vie, vous êtes enfin reconnu à votre juste valeur. Vous avez 76 ans… !

Victime personnellement d’un crime contre l’humanité, vous avez votre rêve d’une Afrique du Sud où tous seraient égaux à portée de main. Vous commencez votre quinquennat en composant un gouvernement multiracial. Vous vous concentrez sur la construction de l’État-nation, promouvant des symboles d’unité tels qu’un nouvel hymne national, un drapeau sud-africain inclusif, pour renforcer l’unité entre les différentes communautés. Cependant, les blessures du passé de l’apartheid sont encore vives. Vous décidez de hâter la mise en place d’un dispositif adopté par une loi de 1995, la Commission Vérité et Réconciliation. Présidée par Mgr Desmond Tutu, cette dernière est destinée à mettre au grand jour les crimes de l’apartheid et ceux de l’ANC. Cette histoire risque en effet de disparaître, faute d’archives. Or, les familles des victimes ont besoin de savoir pour mener un deuil complet.

Le 14 juin 1999, vous respectez votre engagement : après un seul mandat présidentiel, vous faîtes vos adieux au Mahlamba Ndlopfu, la résidence officielle du président de la république d’Afrique du Sud, située à Pretoria, en laissant les clefs à Thabo Mbeki, dont la langue maternelle est le xhosa, comme vous…

Cher « Monsieur » Nelson Mandela, je ne peux pas vous quitter ce matin comme je le fais à chaque fois, avec le meilleur moment de scène vécu par Johnny Clegg, auteur-compositeur-interprète. Cette surprise que vous avez faite en 1997, à la fin d’un concert à Francfort, à ce musicien, anthropologue et militant sud-africain et surnommé « le Zoulou blanc » en montant sur la scène, en dansant, au bras de la chanteuse qui l’accompagnait.

Avec tout mon plus profond respect cher « Monsieur » Nelson Mandela.

Jessica NATALINO alias « Plume Libre »

« VOUS N’AVEZ PAS, MONSIEUR MITTERRAND, LE MONOPOLE DU CŒUR, VOUS NE L’AVEZ PAS. »

Vendredi 10 mai 2024

« « VOUS N’AVEZ PAS, MONSIEUR MITTERRAND, LE MONOPOLE DU CŒUR, VOUS NE L’AVEZ PAS. » »

Dans les débats des seconds tours des élections présidentielles françaises, l’un de deux finalistes de la course au palais de l’Elysée prononce toujours une petite phrase, « la » petite phrase du « duel » qui restera dans l’Histoire. Celle dont il est question ici a cinquante ans aujourd’hui. Un demi-siècle pour ces quelques mots, l’anniversaire méritait bien un papier. Surtout sous la plume d’une amoureuse des mots !

  • Adjoint à l’Inspection des finances (1952), inspecteur des finances (1954)
  • Directeur adjoint du cabinet d’Edgar Faure (président du Conseil, juin-décembre 1954) Député du Puy-de-Dôme (1956-1959)
  • Membre de la délégation française à la XIème session de l’Assemblée générale des Nations Unies (1956-57)
  • Conseiller général du canton de Rochefort-Montagne (1958-74)
  • Secrétaire d’Etat aux Finances (janvier 1959)
  • Ministre des Finances (janvier-avril 1962)
  • Ministre des Finances et des Affaires économiques (avril-novembre 1962)
  • Député du Puy-de-Dôme (novembre-décembre 1962)
  • Ministre des Finances et des Affaires économiques (1962-1966), réintégré à l’Inspection des finances (1966-67)
  • Président de la Fédération nationale des républicains indépendants (1966)
  • Député du Puy-de-Dôme (2ème circonscription : Clermont Nord et Sud-Ouest) (1967-69)
  • Président de la commission des finances, de l’économie générale et du plan de l’Assemblée nationale (1967-68)
  • Président (1970) du conseil de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)
  • Ministre de l’Economie et des Finances (1969-74)
  • Ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances (1er mars-27 mai 1974).  

A 48 ans, pour être à la hauteur et assumer la fonction présidentielle, Valéry Giscard d’Estaing a un « certain bagage » comme on dit, et pour cause : il a fait ses armes auprès d’un certain… Général de Gaulle, l’homme qui a libéré, en 1944, la France de l’emprise de l’envahisseur et criminel nazi. Rien que cela ! C’est sa première campagne présidentielle

En face de Valéry Giscard d’Estaing, homme de droite, un homme de gauche. Evidemment… François Mitterrand, 57 ans. Déjà. Et c’est sa deuxième campagne présidentielle. En 1965, François Mitterrand s’était retrouvé en duel avec le Général De Gaulle. Autant dire qu’il est rôdé à l’exercice du débat du second tour…

Pour la toute première fois, au soir de ce 10 mai 1974, un vendredi, sur le plateau de la Radiodiffusion-télévision française, ce sont deux hommes de deux bords politiques opposés qui s’affrontent sous l’arbitrage des journalistes Jacqueline Baudrier et Alain Duhamel. Sur le petit écran de 25 millions de Français environ, le candidat de droite est assis à gauche et le candidat de gauche à droite. Ne demandez pas pourquoi, c’est comme cela. En France, on a toujours aimé ce qui est absurde. Une locution ne dit-elle pas : « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? » ? !

Ne supportant probablement plus que, fiscalement, seuls quelques privilégiés se partagent le gâteau de l’économie française alors l’ensemble du peuple participe à l’effort national, le candidat socialiste interpelle son adversaire.

Quelques accrochages, ordinaires dans ce genre d’exercice, animent le débat… Jusqu’à cet instant où François Mitterrand lance :

– « Le moment est venu, monsieur Giscard d’Estaing, depuis longtemps, où il aurait fallu utiliser la richesse créée par tous afin que le plus grand nombre possible vive. C’est presque une question d’intelligence, c’est aussi une affaire de coeur. Je parle de l’avenir, monsieur Giscard d’Estaing. »

– Valéry Giscard d’Estaing : « Oui, mais vous parlez de l’avenir en prenant sur mon temps, monsieur Mitterrand. »

François Mitterrand : « C’est ma candidature et mon programme d’action qui permettront demain à la France d’engager la grande aventure. »

– Valéry Giscard d’Estaing : « D’abord, je vais vous dire quelque chose : je trouve toujours choquant et blessant de s’arroger le monopole du coeur. Vous n’avez pas, monsieur Mitterrand, le monopole du coeur, vous ne l’avez pas. »

François Mitterrand : « Sûrement pas. »

– Valéry Giscard d’Estaing : « J’ai un coeur, comme le vôtre, qui bat à sa cadence, et qui est le mien. Vous n’avez pas le monopole du coeur. Et ne parlez pas aux Français de cette façon si blessante pour les autres. Monsieur Mitterrand, personne n’a le monopole du coeur, personne n’a le monopole de la justice. ».

« Vous n’avez pas, monsieur Mitterrand, le monopole du cœur, vous ne l’avez pas. »… La petite phrase est entrée dans l’Histoire de la vie politique française. Et il y a une question intéressante à poser : Valéry Giscard d’Estaing l’avait-il préparée ? Dans « Le Pouvoir et la Vie », Giscard d’Estaing écrit que « cette phrase était une improvisation ». Néanmoins, selon Michel Le Séac’h, il pourrait s’agir d’une réminiscence du film Le Président (1961) d’Henri Verneuil, où le ministre Philippe Chalamont (Bernard Blier) lance au président (Jean Gabin) « Vous n’avez pas le monopole de l’Europe ! ».                                                          

« Vous n’avez pas, monsieur Mitterrand, le monopole du cœur, vous ne l’avez pas. »… La citation ouvrira les portes du palais de l’Elysée à Valéry Giscard d’Estaing à l’issue du second tour du 19 mai 1974 face au candidat de l’Union de la gauche, François Mitterrand, qui succédera à Alain Poher qui assuma, du 28 avril au 20 juin 1969 puis du 02 avril au 19 mai 1974, l’intérim de Georges Pompidou après que ce dernier ait succombé, le 02 avril 1974, à la maladie de Waldenström, un cancer de la moelle osseuse. À 48 ans, il deviendra le plus jeune président de la République depuis 1895.

Hasard ou destin ? Son adversaire François Mitterrand deviendra, à son tour, président sept ans jour pour jour après ce duel télévisuel, le 10 mai 1981…

Cher lecteur, chère lectrice, je vous remercie de votre fidélité et d’avoir consacré quelques minutes de votre attention à la consultation de cet article. Prenez soin de vous comme de ceux qui vous témoignent de toute leur affection… Continuons à nous protéger, à protéger ceux que nous aimons, à protéger les autres et aidons nos soignants à sauver des vies : même vaccinés, restons vigilants aux gestes barrières… Et, puisque je ne peux malheureusement rien faire d’autre pour témoigner toute ma gratitude à ces soldats qui sont en permanence en première ligne : APPLAUDISSEMENTS ! A  mon prochain « petit papier »… !

Jessica NATALINO alias « Plume Libre »,

Les mots de l’Histoire