LE DESTIN EXCEPTIONNEL DE MADEMOISELLE JACQUELINE BOUVIER

Dimanche 19 mai 2024

« LE DESTIN EXCEPTIONNEL DE MADEMOISELLE JACQUELINE BOUVIER »

Elle était la plus Française des Américaines. Jacqueline Bouvier était d’origine irlandaise et anglaise, mais aussi française du côté paternel, à quatre générations. Son premier ancêtre français était Michel Bouvier (1792-1874), un ébéniste originaire de Pont-Saint-Esprit, qui s’installe à Philadelphie en 1815 après avoir servi dans l’armée de Napoléon 1er… Rien que cela !

Rien d’étonnant, donc, que Jacqueline Bouvier ait eu un tel destin. Tout commence en mai 1952. Ce jour-là, Cupidon s’appelle « Charles Bartlett ». C’est cet ami commun de l’ancienne étudiante à la Sorbonne et du jeune candidat au siège de sénateur du Massachusetts de 35 ans qui a eu l’idée excellentissime d’inviter les deux âmes sœurs à un dîner mondain. C’est le coup de foudre instantané, dès le premier regard. « Jacqueline et Jack » : le même prénom, féminin et masculin. Aucun doute : leur histoire était écrite.

Entre les deux tourteraux, tout roule tellement bien et vite que Jack demande la main de Jacky un petit peu plus d’un an après leur rencontre et ils se disent « Yes ! » pour le meilleur et surtout, hélas, pour le pire le samedi 12 septembre 1953… De cette union, seront conçus :

  • Un premier embryon qui ne verra jamais le jour,
  • Caroline Bouvier Kennedy (née le 27 novembre 1957),
  • Arabella (emportée le jour de sa naissance, le 23 août 1958),
  • John Fitzgerald Kennedy Jr dit « John-John » (né le 25 novembre 1960 et mort dans un accident d’avion le 16 juillet 1999 à l’âge de 38 ans),
  • Patrick Bouvier Kennedy (né le 07 août 1963 et emporté par un syndrome de détresse respiratoire (SDR) deux jours plus tard).

Le couple Kennedy est l’exemple même à quel point le malheur peut s’acharner sur une seule et même famille. Cinq enfants, deux seulement survivront, atteindront l’âge adulte et enterreront leurs parents, comme devrait l’exiger l’ordre naturel de la vie.

La vie n’épargnera rien à Jackie. Lorsqu’elle rencontre John, cela fait déjà cinq ans que celui-ci s’est entendu annoncer qu’il était atteint de la maladie d’Addison, une pathologie endocrinienne rare caractérisée par le défaut de sécrétion des hormones produites par les glandes surrénales. Cette insuffisance surrénalienne lente détruit progressivement la corticosurrénale. Les principaux symptômes de cette affection sont : la nausée, les vomissements, une perte de poids, la constipation ou la diarrhée, mais aussi une pigmentation excessive de la peau sur les régions exposées et non exposées du corps. Une affection fatale à l’époque. A cela, il faudra ajouter l’ostéoporose, une fragilité excessive des os du squelette et son dos sera mis à rude épreuve, avec plusieurs interventions chirurgicales. Enfin, en 1952, lorsqu’il est élu sénateur du Massachusetts, une dernière maladie lui est diagnostiquée. Il s’agit d’une hypothyroïdie, une situation d’imprégnation insuffisante de l’organisme en hormones thyroïdiennes, le plus souvent à cause d’un mauvais fonctionnement de la glande thyroïde.

Mais, peut-être que le pire pour Jackie s’appellera « Marilyn Monroe » que Jack rencontra en février 1962, lors d’un dîner organisé en l’honneur de la starlette à New-York. Jackie sera trompée, humiliée. Elle en aura pleinement conscience et pourtant elle restera une femme et une épouse digne et patiente. C’est le moins que l’on puisse dire ! Elle fermera les yeux. Parce que son amour pour son époux était plus fort que tout. Après tout, n’était-ce pas elle la femme officielle, la « First Lady », la Première Dame des Etats-Unis qui avait restauré la Maison Blanche dès que sa famille s’y était installée ? N’était-ce pas d’elle que John avait parlé en se présentant comme étant « l’homme qui accompagne Jackie Kennedy à Paris » au général De Gaulle à l’occasion de leur visite en France le 31 mai 1961 ? Enfin, n’était-ce pas elle qui était assise à côté de John sur la banquette arrière de la Lincoln SS-100-X basée sur une Lincoln Continental 74A décapotable 1961 ce terrible 22 novembre 1963 lorsqu’Oswald lui a tiré dessus ?

Le 25 novembre 1963, c’est toute l’Amérique qui se tient derrière Jackie, veuve à l’âge de 34 ans, pendant qu’elle dit un dernier « Au revoir » à l’homme de sa vie. De l’enterrement de JFK, le monde entier se souvient encore de l’image de « John-John », 4 ans seulement, saluant le cercueil de son papa à la demande de sa maman. Depuis, la vie a repris, bien sûr. Pour ses enfants. Et puis elle épousera un Grec en secondes noces, en octobre 1968. Aristote Onassis est l’ancien compagnon de Maria Callas. Il réussira à lui redonner goût à la vie, même si l’homme de sa vie restera John. Mais Aristote la quittera à son tour, le 15 mars 1975 à 12h30 d’une infection broncho-pulmonaire qu’il a été impossible de contrôler.

L’homme avec qui Jackie passera les dernières années de sa vie sera Maurice Tempelsman. Il lui offrira la sérénité lorsqu’elle tombera malade. Il sera à ses côtés lorsque son lymphome non hodgkinien l’emportera le 19 mai 1994 après avoir migré dans le cerveau et la moelle épinière.

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Jessica NATALINO alias « Plume Libre »,

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