L’ASSASSINAT D’UN ADOLESCENT QUI RESTERA IMPUNI ?

Lundi 20 mai 2024

« L’ASSASSINAT D’UN ADOLESCENT QUI RESTERA IMPUNI ? »

« Matisse »… Non, bien que l’orthographe soit identique, ce n’est pas à Henri Matisse, l’un de nos peintres français contemporain de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle, que je fais référence ce matin. Hélas. Notre Matisse du jour est un adolescent qui ne soufflera jamais ses seize bougies.

Matisse n’a eu ni accident, ni maladie grave. Non. Ce fils de restaurateur en apprentissage a succombé à ses graves blessures causées par plusieurs coups de couteau au thorax et dans le dos au cours d’une rixe qui avait éclaté avec un autre adolescent, samedi 27 avril, entre 17h30 et 18 heures, dans une rue de Châteauroux, capitale du département de l’Indre, au sein du quartier résidentiel Saint-Denis. Ce ne fut pas très compliqué de retrouver un principal suspect : le mineur, lui aussi âgé de 15 ans, n’avait pas eu le temps de se débarrasser de son arme qu’il portait encore sur lui au moment de son interpellation qui a été suivie de son placement en garde-à-vue puis sa mise en examen pour « meurtre ».

Mais ce n’est pas tout. Il y a peut-être pire encore. Parce qu’il y a toujours pire, hélas. Aussi impensable que cela puisse paraître, à 37 ans, la propre mère de l’adolescent impliqué dans le meurtre de Matisse a été mise en examen pour « violences volontaires » et placée sous contrôle judiciaire… !

Le mineur mis en examen a expliqué avoir reçu un coup de poing de la part de la victime. Pris de colère, il s’est rendu dans son immeuble pour se saisir d’une lame de couteau et a assené plusieurs coups de couteau à la victime avant de s’enfuir. La mère du mineur, qui suivait celui-ci, a asséné à son tour des gifles à la victime. Belle responsabilité ! Belle éducation ! Encore une fois ! Au lieu de réagir en adulte responsable, en parent qui pourrait connaître la pire épreuve au monde, celle de perdre son enfant, et d’apaiser les tensions suite à des insultes fustigées réciproquement avant le passage à l’acte, la mère a manifestement fait envenimer la situation entre les deux adolescents qui se connaissaient.

Certes, le suspect « n’a jamais été condamné par la justice et son casier judiciaire est vierge », comme l’a précisé la procureure de Châteauroux mais il n’en reste pas moins qu’il est mis en cause dans deux procédures pénales, dont l’une pour des faits de vols aggravés avec violences, qui a « donné lieu à l’ouverture d’une information judiciaire » le 22 avril…

Comment passe-t-on des faits de vols aggravés avec violences (qui sont déjà graves) à un homicide ? Ce qui interpelle, encore une fois, c’est que l’adolescent a seulement été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire. Cette mesure est la  « seule (…) prévue par le Code de la justice pénale des mineurs », notamment « pour un mineur de son âge, sans condamnation antérieure et mis en examen pour des faits de nature correctionnelle », comme le souligne Agnès Auboin.

Incroyable ! Un gosse de 15 ans qui avait la vie devant lui a été tué à coups de couteau et son agresseur, sous prétexte qu’il est mineur, a retrouvé la liberté alors qu’il a été mis en examen pour « meurtre » ! Sans menace de sanction pénale, pas étonnant que les jeunes sont de plus en plus violents et de plus en plus tôt ! Peut-être faudrait-il une petite réforme, Éric Dupond-Moretti, et d’urgence, non ?  Réinventons la justice ! Innovons ! La majorité sexuelle en France est fixée à 15 ans en France… La loi reconnaît ainsi le droit à un mineur d’avoir des relations sexuelles à partir de cet âge parce qu’on considère ainsi qu’à partir de cet âge, un jeune est apte à donner son consentement éclairé… Mais la responsabilité pénale est de 18 ans… En clair : un mineur est assez grand pour avoir des relations sexuelles consenties mais pas suffisamment pour assumer ses conneries, peu importe leur degré de gravité ! Mais on marche vraiment sur la tête !

Mais, encore une fois, il y a pire : la mère, qui, certes, n’a pas porté de coups mortels à Matisse mais l’a giflé à plusieurs reprises, a été placée en garde à vue, mise en examen pour violences volontaires sur personne vulnérable avant d’avoir tout simplement retrouvé la liberté, même si elle reste placée sous contrôle judiciaire avec  interdiction de sortir du département de l’Indre et d’entrer en relation avec son fils, la victime et les témoins. C’est juste hallucinant ! Tout cela certainement parce qu’elle n’a pas d’antécédent judiciaire !

En conclusion, un gosse de 15 ans a été tué et les deux auteurs de son assassinat sont laissés libres, même sous contrôle judiciaire : l’un parce qu’il est mineur et l’autre parce qu’elle a eu un « rôle minime » dans sa mort ! Bienvenue en France !

Cher lecteur, chère lectrice, je vous remercie de votre fidélité et d’avoir consacré quelques minutes de votre attention à la consultation de cet article. Prenez soin de vous comme de ceux qui vous témoignent de toute leur affection… Continuons à nous protéger, à protéger ceux que nous aimons, à protéger les autres et aidons nos soignants à sauver des vies : même vaccinés, restons vigilants aux gestes barrières… Et, puisque je ne peux malheureusement rien faire d’autre pour témoigner toute ma gratitude à ces soldats qui sont en permanence en première ligne : APPLAUDISSEMENTS ! A mercredi pour mon prochain « petit papier »… !

Jessica NATALINO alias « Plume Libre »,

Réflexions sur notre espèce humaine et sur notre monde