SEULE EN TETE-A-TETE FACE A NOS « CHERS » DEPUTES FRANÇAIS

Lundi 27 mai 2024

Messieurs, Mesdames les Députés,

C’est un jour important pour la France ce lundi 27 mai 2024. A partir d’aujourd’hui, au sein de l’hémicycle de l’Assemblée Nationale, vous allez pencher sur l’examen du projet de loi concernant la fin de vie après que ce dernier soit passé en commission le 13 mai dernier.

Tout d’abord, quelles sont les grandes lignes du texte qui va vous être présenté ? C’est simple : pour la toute première fois, les militants pouvons entrevoir une petite lueur d’espoir d’une « aide à mourir » pour certains patients.

Justement, qui seront les élus qui pourront espérer bénéficier d’un éventuel « passe-droit » à se voir respecter leur ultime liberté en demandant à un médecin d’être aidés à se suicider, via une substance létale qu’ils s’administreraient eux-mêmes, ou qu’un tiers pourrait leur administrer s’ils ne peuvent pas le faire ? Il faut être atteint d’une infection grave et incurable, que le pronostic vital soit engagé à court et moyen terme et enfin, il faut que « le malade ait des souffrances réfractaires au traitement et insupportables. Mais aussi que la demande soit exprimée, clairement, répétée, au minimum deux fois dans des conditions de lucidité évidemment.

Il faut écouter avant tout le patient atteint d’une maladie grave et qui n’en peut plus de souffrir… Et, malheureusement, c’est une réalité : la maladie grave comme la souffrance se moquent de l’âge de leur victime… Aucune ne fait la distinction entre un adulte et un enfant… Mais, c’est déjà un véritable parcours du combattant pour obtenir une loi garantissant cette ultime liberté pour les Français majeurs alors pour des enfants et adolescents… Des amendements proposent de baisser le seuil à 13 ou 15 ans, d’autres de le relever à 20 ans.

Il n’est évidemment pas question d’éliminer les plus fragiles d’être nous. Nous ne sommes pas sous la dictature sanguinaire du Troisième Reich ! Mais, sincèrement, qui les diagnostics de démence ou d’Alzheimer ne terrifient-ils pas ? A titre personnel, l’une de mes plus grandes craintes est de me retrouver dans un état pire que celui dans lequel je me maintiens aujourd’hui, qui me ferait perdre mes capacités intellectuelles si difficilement acquises et de ne pas pouvoir exprimer ma volonté de tirer ma révérence… Pour éviter pareil scénario qui serait catastrophique pour moi, j’ai rédigé, il y a longtemps déjà, mes directives anticipées et désigné mes personnes de confiance, valables indéfiniment, tant que je ne les modifie moi-même.

Des députés de gauche et du camp présidentiel demandent d’ajouter la possibilité pour un patient ayant perdu son discernement de bénéficier d’une « aide à mourir », s’il a formalisé ce souhait au préalable dans des directives anticipées. Ce document est essentiel. Qu’il soit rédigé manuscritement ou dactylographié, sa signature est l’élément le plus important. Mais il faut que les personnes qui ne sont absolument dans la capacité physique de rédiger puissent exprimer ses directives anticipées. Via une caméra par exemple.   

Malheureusement, une loi n’est pas encore prête à être votée. Nous ne sommes qu’au commencement d’un parcours législatif qui devrait s’étendre jusqu’à l’été 2025… Au minimum. En fonction des allers-retours avec vos collègues sénateurs. Et pourtant, tant de « vos chers compatriotes » « patientent » (ce mot prend toujours tout son sens lorsqu’on évoque la fin de vie !) suspendus à votre vote définitif ! Pensez-y Messieurs, Mesdames les Députés !

En vous remerciant pour toute votre attention.

Jessica NATALINO alias « Plume Libre »