Mercredi 08 novembre 2023
« CE 08 NOVEMBRE 1923 OU HITLER FAILLIT PRENDRE LE POUVOIR DE LUI-MEME »
Ce jeudi-là, la Bürgerbräukeller, une brasserie de Munich, sert 3 000 bourgeois qui écoutent le commissaire général de Munich, Gustav von Kahr, lorsque, soudain, peu après 20 heures 30, des hommes surgissent, armes au poing. Après s’être difficilement frayé un chemin au sein de la foule compacte, une poignée d’hommes s’approchent de l’estrade, sur laquelle monte l’un d’entre eux après avoir ramené le silence en tirant un coup de feu en l’air. Vers 20 h 45, il adresse quelques mots au public : « La révolution nationale a éclaté. La salle est occupée par six cents hommes armés. Si le calme ne s’établit pas immédiatement, une mitrailleuse viendra sur la galerie. Le gouvernement bavarois est renversé, un gouvernement provisoire est formé. ».
L’agitateur est un redoutable joueur de poker. C’est du bluff. Puis, il essaie de rallier à sa cause trois hommes présents… Il est tellement excité qu’il est allé jusqu’à mettre le canon de son arme sur sa propre tempe, affirmant : « Si je ne suis pas victorieux d’ici à demain, alors je suis un homme mort. ». C’est ce jour-là que l’inconnu est passé de l’ombre à la lumière et, aussi terrible que cela puisse être, personne ne pourra me contredire : dès jour-là, Adolf Hitler aurait dû appuyer sur la queue de détente.
Pour ce putsch raté (ce ne sera que partie remise…), la justice allemande condamne, le 1er avril 1924, Adolf Hitler et ses acolytes à cinq ans d’emprisonnement chacun. Incarcéré le 11 novembre 1923 (cela ne s’invente pas !) en préventive, le leader du Parti nazi retrouvera néanmoins la liberté très rapidement, beaucoup trop rapidement : le 20 décembre 1924… Cadeau de Noël avec quelques jours d’avance !
Son séjour passé dans la cellule numéro 7 de la prison de Landsberg, Adolf Hitler a su le mettre entièrement à son profit. C’est là que, sous la dictée faite à Rudolf Hess, son manifeste politique « Meine Kampf » (« Mon Combat ») rassemble ses écrits sur ses théories sur les faiblesses humaines et les différentes façons de manipuler les foules… mais aussi la place que devrait occuper l’Allemagne en Europe et comment la « juiverie internationale », le communisme et la démocratie empêchent la réalisation de cette Grande Allemagne.
Dès la publication du premier tome de « Meine Kampf » (« Mon Combat ») le 18 juillet 1925 (le second suivra le 11 décembre 1926, juste à temps pour que ses concitoyens puissent le déposer sous le sapin de Noël. A partir de 1936, le manifeste devint le cadeau de mariage de l’Etat aux couples allemands), l’Allemagne aurait dû tirer elle-même la sonnette d’alarme. A travers ces 688 pages, bien évidemment, l’auteur ne revendique pas son projet génocidaire. Du moins, pas explicitement. Mais il ne dissimule pas pour autant cette haine viscérale qu’il ressent pour la « juiverie ».
Hitler a donc pris le pouvoir en Allemagne de façon légale et a su montrer au monde jusqu’où la haine de l’autre peut conduire : à Auschwitz, à l’extermination planifiée et systématique de tout un peuple. Ce qui est dingue et fascinant dans le sens péjoratif des termes c’est qu’il a réussi à séduire tout un peuple et à convaincre celui-ci du bien-fondé de son idéologie. Parce qu’Hitler était un idéologue : l’antisémitisme, l’antiparlementarisme, l’anticommunisme, l’anticapitalisme, l’expansionnisme allemand, la proclamation de la supériorité d’une « race aryenne » et une forme extrême de nationalisme allemand étaient des thèmes stables. Hitler en personne a affirmé qu’il se battait contre le marxisme juif, le capitalisme et le « judéo-bolchevisme ».
En décembre 1909, Adolf Hitler a 20 ans lorsqu’il se retrouve à mendier dans les rues de Vienne. Le thermomètre indique des températures glaciales et il est en train de mourir de froid lorsqu’un vendeur de vêtements à l’hospice lui offre un pardessus de laine, certes vieux mais bien chaud. Evidemment, Hitler accepte mais sa reconnaissance est pour le moins surprenante : il se livre à une violente attaque contre « ces salauds de Juifs qui ont tout »… Cette anecdote est très révélatrice de l’antisémitisme viscéral d’Hitler. Evidemment, Hitler n’est pas né monstre, il est devenu mais les prémices de sa haine envers les Juifs sont certainement apparues avec cet incident.
Autrichien de naissance, Adolf Hitler est déterminé à prendre le pouvoir en Allemagne. Pour cela, il réussira à obtenir la nationalité allemande, en 1932. Tout s’est déclenché en 1929. La crise économique a abandonné les Allemands au désespoir si bien qu’Hitler obtient 30,1 % des voix au premier des élections présidentielle tour le 13 mars 1932 et 36,8 % au second tour en avril, soit 13,4 millions de suffrages qui se portent sur sa personne, doublant le score des élections législatives de 1930. Hindenburg est réélu à 82 ans mais doit composer avec Hitler qu’il nomme « Chancelier du Reich » le 30 janvier 1933. Moins de deux mois plus tard, le 21 mars 1933, le premier camp de concentration « accueille » les premières victimes de l’idéologie nazie à Dachau, à 17 km au nord-ouest de Munich. Aux opposants politiques suivront les Tziganes, les homosexuels, les personnes handicapées motrices et mentales. Les Juifs, surtout. Le 20 janvier 1942, quinze dignitaires nazis se réunissent à la villa Marlier de Berlin… La « solution finale de la question juive » y est décidée. La suite, on la connaît : des locomotives tirant des wagons à bestiaux où sont entassés des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants partent de toute l’Europe pour des voyages de plusieurs jours, vers « une destination inconnue ». A la fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsque le général Eisenhower découvre la réalité et l’horreur des camps de la mort nazis, six millions de juifs ont péri dans les chambres à gaz… Et je ne parle pas des autres catégories de victimes qui ont partagé le même sort : les Tziganes, les homosexuels, etc.
Cher lecteur, chère lectrice, je vous remercie de votre fidélité et d’avoir consacré quelques minutes de votre attention à la consultation de cet article. Prenez soin de vous comme de ceux qui vous témoignent de toute leur affection… Continuons à nous protéger, à protéger ceux que nous aimons, à protéger les autres et aidons nos soignants à sauver des vies : même vaccinés, restons vigilants aux gestes barrières… Et, puisque je ne peux malheureusement rien faire d’autre pour témoigner toute ma gratitude à ces soldats qui sont en permanence en première ligne : APPLAUDISSEMENTS ! A mon prochain « petit papier »… !
Jessica NATALINO alias « Plume Libre »,
Ces dates qui ont écrit, écrivent et écriront notre Histoire