Mercredi 28 février 2018
« « N’EMPLOYEZ JAMAIS LE MOT DE PRENEUR D’OTAGE. VOUS NE SAVEZ PAS CE QUE C’EST. » »
Les mots ont un sens. Et, à la veille de l’annonce, ce mardi 27 février, faite par les syndicats de leur stratégie face à la réforme de la SNCF voulue par le gouvernement, et alors que Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots, syndicat majoritaire de la SNCF, a brandi la menace d’ « un mois de grève » qui pourrait tombée le 15 mars pour « faire plier le gouvernement », le syndicaliste de SUD Rail Bruno Poncet n’a pas hésité une seule seconde à le rappeler au journaliste François de Closets qui, face à lui ce lundi 26 février sur LCI, venait de déclarer : « Quand on pense que les cheminots qui sont là conserveront leur statut, c’est scandaleux de même envisager de prendre dans ces conditions les Français en otage. ».
« Prendre dans ces conditions les Français en otage ». La formule est déjà déplacée. Mais lorsqu’elle est prononcée devant un ancien otage du Bataclan comme le fut le syndicaliste de SUD Rail Bruno Poncet, forcément, elle ne passe pas.
« N’employez jamais le mot de preneur d’otage. Vous ne savez pas ce que c’est. Moi, j’ai été pris en otage pendant une heure et demie, je peux vous garantir que ça n’a rien à voir avec [le fait] d’être bondé dans une voiture de voyageurs quand il y a une grève. » a conseillé Bruno Poncet à François de Closets… Avant d’ajouter : « Moi, j’ai été au Bataclan. Donc moi, aujourd’hui, les discussions de preneurs d’otage et de terroristes, je sais ce que c’est. Alors, autour de cette table, on parle du statut de cheminot, je trouve que c’est un peu déplacé. »…
Je remercierai juste « Monsieur » Bruno Poncet pour nous avoir rappelé (à François de Closets d’abord, bien sûr, mais à nous tous également en même temps) que les mots avaient un sens, un certain poids et qu’il est essentiel de les peser avant de les prononcer. C’est vrai, Bruno Poncet a raison : de quel droit octroyons-nous la liberté d’utiliser le terme de « prise d’otage » pour désigner toute situation autre que celle d’une ou plusieurs personnes se faisant déposséder de sa ou leur vie par un individu menaçant d’une arme et prêt à la lui ou leur ôter à tout instant, surtout lorsqu’on a toujours cette chance de n’avoir encore jamais personnellement subi cet état de stress si particulier ?
Cher fidèle lecteur, chère fidèle lectrice, je vous remercie d’avoir consacré quelques minutes de votre attention à la consultation de cet article, prenez soin de vous comme de ceux qui vous témoignent de toute leur affection et au prochain « petit papier »… !
Jessica NATALINO alias « Plume Libre »,
Ce n’est que mon ressenti