BONNIE ET CLYDE : A LA VIE, A LA MORT

Jeudi 23 mai 2024

« BONNIE ET CLYDE : A LA VIE, A LA MORT »

C’est en janvier 1968 qu’apparaît ce titre, « Bonnie and Clyde », sur l’album hyponyme. La plume ? Celle d’un génie de la chanson française, l’une de ses plus belles : Serge Gainsbourg. Evidemment. Dans ce texte, si on peut imaginer que « l’homme à la tête de chou » entre dans la peau de Clyde Barrow, Bonnie Parker est ici interprétée par Brigitte Bardot. Jane Birkin a déjà pris la place de « BB » dans la vie de Serge mais rien ne vient perturber la collaboration des deux amants dont l’idylle n’aura était éphémère que trois mois.

Les paroles de la chanson ne sont en fait qu’une traduction à peine altérée d’un poème écrit par Bonnie Parker elle-même. Serge Gainsbourg ne l’a mis qu’en musique.

Clyde avait volé une voiture qu’il avait louée mais jamais restituée. Il n’avait que 17 ans et on lui aurait donné le Bon Dieu sans confession lorsque les policiers l’ont arrêté fin 1926. La deuxième fois que Clyde a été confronté aux autorités survient peu de temps après. L’objet du délit : des dindes volées. Puis, confronté à la misère depuis sa naissance qui lui impose le système D pour survivre avec ses frères, un engrenage lui vaut d’être arrêté successivement en 1928 et 1929 : attaques à main armée, fractures de coffres-forts, pillages de magasins et vols des voitures.

1930 commence bien pour Clyde Barrow. Ce serait le 5 janvier de cette année-là qu’il aurait rencontré la femme qui l’aimerait à toute  épreuve chez une amie en commun, Clarence Clay. Pour Bonnie, c’est le coup de foudre immédiat. Mais le conte de fée ne durera pas. Trois mois plus tard, c’est « retour à la case « Prison » » pour Clyde, au Eastham Prison Farm d’où il s’échappe mais la cavale ne durera qu’une semaine. L’univers carcéral est dur, très dur. Un codétenu l’agresse sexuellement, et pas qu’une seule fois mais à plusieurs reprises. C’est ce dernier qui fera basculer Clyde Barrow dans le crime, Barrow battant à mort son violeur, même si un autre détenu, déjà condamné à perpétuité et n’ayant déjà donc plus rien à perdre, acceptera d’être considéré comme l’auteur de ce crime.

Le 1er avril 1934, à Grapevine (Texas), Bonnie et Clyde tuent deux jeunes policiers… Cinq jours et plus de 300 milles plus tard, un autre représentant des forces de l’ordre, près de Commerce (Oklahoma), est retrouvé mort.

Au total, les frères Barrow et/ou leurs complices sont accusés des meurtres de quatorze hommes, commis entre l’automne 1931 et le printemps 1934. Les rapports des meurtres estiment que le coupable était très souvent un homme, ce qui laisse penser que Bonnie ne serait responsable d’aucun de ces crimes.

Le fameux 23 mai 1934, six policiers armés de fusils à pompe et de mitraillettes sont embusqués dans les fourrés le long de la route qui mène à Bienville en Louisiane. Depuis 2 heures du matin, ils attendent qu’arrivent Bonnie Parker et Clyde Barrow, que les agents du FBI traquent depuis des mois à travers différents États américains. Ils se sont postés à cet endroit car la route mène à Arcadia où ils savent que le couple a le projet d’attaquer une banque. Enfin, vers 9 heures, ils aperçoivent la Ford déboulant à toute allure. Après avoir identifié Clyde, les policiers n’hésitent pas à tirer ; ils craignent d’être repérés et abattus par Clyde qui est réputé excellent tireur. Le gangster meurt sur le coup d’une rafale en pleine tête alors que sa compagne est grièvement blessée par les premiers tirs ; les policiers ayant entendu un long cri féminin venant de la voiture. Après avoir tiré plus de 150 balles, les policiers s’approchent du véhicule pour constater la mort des amants. L’ex Texas Ranger Frank Hamer, une légende locale, réputé comme inflexible et sans pitié, qui menait la traque, a remporté la partie. Quant à la Ford V8 transformée en gruyère par la force des choses existe toujours, elle est exposée au Whiskey Pete’s Casino à Primm, Nevada, pas très loin de la frontière qui sépare cet Etat à la Californie.

Mais, quatre-vingt-dix ans après leur mort, Bonnie Parker et Clyde Barrow ne sont pas considérés comme des criminels. Certes, au cours de sa cavale qui a duré plus de deux ans, le couple a tué douze personnes mais les nombreux braquages de banques et les vols de maints magasins et stations-service ont été considérés comme une forme de justice dans une Amérique en pleine crise économique où près de 25 % de la population active est au chômage.

Jeunes et beaux, Bonnie Parker et Clyde Barrow formaient un couple passionné, à la vie à la mort. Comme tant d’autres, ils n’auraient pas pu vivre l’un sans l’autre. Ils avaient vécu ensemble, il fallait qu’ils meurent ensemble. C’était probablement écrit…

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Jessica NATALINO alias « Plume Libre »,

Les visages de l’Histoire

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