DES VOYAGES A AUSCHWITZ POUR ALERTER CONTRE LA HAINE 

Mardi 16 avril 2024

« DES VOYAGES A AUSCHWITZ POUR ALERTER CONTRE LA HAINE »

Le 16 avril 1947, douze jours seulement après avoir été condamné à mort à l’issue de son procès qui s’était tenu du 11 mars au 2 avril 1947 devant le Tribunal suprême de Pologne, Rudolf Hoss était exécuté sur les lieux mêmes de ses crimes : au complexe de concentration et d’extermination d’Auschwitz. Précisément, près du crématorium du camp d’Auschwitz I et de la maison qu’il a occupée avec sa famille durant toutes ces années où il dirigeait le camp.

Oui, cette Histoire a bien existé. Malheureusement. Il existe des témoignages écrits de rescapés pour que la voix de ceux qui ne sont pas rentrés continue à résonner après que l’ultime survivant se soit éteint. Mais c’est à croire que ce qu’on appelle la « littérature concentrationnaire » ne serve à rien, ou, en tout cas, à pas grand-chose. Il suffit de constater de recrudescence des actes antisémites en France « en représailles » de la guerre entre Israël et le Hamas et des bombardements sur la bande de Gaza.

N’y a-t-il pas assez de haine comme ça ? Pourquoi ajouter de la haine à la haine ? Les Français de confession juive ne sont pour rien dans cette affaire. Les Juifs ne sont pas Nétanyahou, c’est-à-dire des criminels de guerre. Il est tout de même bon de rappeler que l’Etat d’Israël a été créé en 1948 pour accueillir les rescapés de la Shoah qui étaient rejetés par leur propre pays à leur retour de l’enfer !

Alors, le meilleur moyen de prévenir tout autre Holocauste serait d’organiser des visites du camp d’Auschwitz, à l’image de l’initiative de  la mairie de Montreuil, en Seine-Saint-Denis, près de Paris, depuis maintenant quinze ans, avec le Mémorial de la Shoah, avec des habitants, dont beaucoup de jeunes.

Le voyage depuis Paris, en avion, n’est pas si long que ça jusqu’à Cracovie : deux heures et quart. Plus 45 minutes de bus pour se retrouver devant la même « Juden ramp » que les déportés à Auschwitz dans la première partie des années 1940… La même « Rampe des Juifs », oui, mais dans des conditions qui n’ont rien à voir avec celles où Rudolf Hoss y faisait régner la terreur. Là, déjà, le silence s’impose. Puis, au loin, s’élève le portail de fer surplombé de cette fausse promesse : « Arbeit macht frei » (« Le travail rend libre »).

Bien sûr, grâce aux films documentaires, la terre entière connaît cette inscription tristement célèbre. Mais il existe une différence entre la voir à travers un écran de télévision et de la voir « en vrai » comme on dit.

Je ne peux parler que du village martyr d’Oradour-sur-Glane que j’ai eu l’occasion de visiter lors de mon premier séjour estival à Limoges, en août 1999. Je crois en avoir garder une sorte de traumatisme tellement que je l’ai vécu intensément. Alors, faire le voyage jusqu’à Auschwitz, même avec toute la meilleure volonté du monde, je ne pense pas avoir le mental requis pour pénétrer dans ce complexe où 1,1 million d’hommes, de femmes et d’enfants ont été froidement assassinés en moins de cinq ans.

Pour les élèves qui ont fait le voyage jusqu’à Auschwitz, le constat est plus qu’alarmant : l’être humain n’a pas beaucoup évolué depuis la Seconde Guerre mondiale. Alors que 6 millions de Juifs ont péri en déportation, l’antisémitisme est toujours aussi virulent. Même sous la forme humoristique, qui est peut-être plus grave encore parce que la Shoah, qui est peut-être le plus grand crime contre l’humanité, n’est pas considérée.

Alors, comment éviter que l’Histoire ne se répète ? Hélas, le XXème siècle est l’exemple de cette répétition. Trois génocides en moins de cent ans ! Le dernier ne remonte qu’à tout juste trente ans ! J’avais moi-même déjà 10 ans ! La haine, les horreurs sont-elles en augmentation ? Je ne sais pas… J’ose espérer que le pire est derrière nous et que le plus grand antisémite, Klara Hitler l’a porté avant le monde il y a cent-trente-cinq ans !  

Ce même voyage, certains de nos chers députés, comme par « simple » exemple, ceux du « Rassemblement National », devraient y être cordialement mais fermement invités, aux côtés de jeunes, pour leur faire ouvrir les yeux sur les conséquences auxquelles peut aboutir la haine de l’autre qu’ils incitent… Pour que le vieux ne puisse plus prétendre que les chambres à gaz furent « un détail de l’Histoire ».

Cher lecteur, chère lectrice, je vous remercie de votre fidélité et d’avoir consacré quelques minutes de votre attention à la consultation de cet article. Prenez soin de vous comme de ceux qui vous témoignent de toute leur affection… Continuons à nous protéger, à protéger ceux que nous aimons, à protéger les autres et aidons nos soignants à sauver des vies : même vaccinés, restons vigilants aux gestes barrières… Et, puisque je ne peux malheureusement rien faire d’autre pour témoigner toute ma gratitude à ces soldats qui sont en permanence en première ligne : APPLAUDISSEMENTS ! A mon prochain « petit papier »… !

Jessica NATALINO alias « Plume Libre »,

Pour que les années n’éteignent jamais la flamme de notre mémoire

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