L’ETAT CONDAMNE POUR « FAUTE LOURDE » 

Mardi 05 mars 2024

« L’ETAT CONDAMNE POUR « FAUTE LOURDE » »

Les Français en sont sortis traumatisés : le 17 mars 2020 à midi, l’Hexagone était à l’arrêt. Pendant deux mois, jusqu’au 11 mai et un déconfinement progressif, un virus alors encore inconnu leur avait imposé de nous replier chez nous, pour protéger les plus fragiles d’entre nous.

Mais, c’est bien connu : autant les Français peuvent être généreux, autant ils peuvent être égoïstes dès lors qu’on touche à leurs petits plaisirs. Pour eux, impossible d’imaginer que certains de leurs compatriotes peuvent se retrouver dans des situations bien pires que la leur comme ce vigneron du Loir-et-Cher qui fût empêché par des gendarmes de traverser le pont de l’île de Ré pour se rendre au chevet de son père mourant le 04 avril 2020, un « motif familial impérieux », et ce malgré une attestation du médecin de famille sur l’état de santé du père et des échanges de SMS avec les gendarmes de son département qui lui donnaient le feu vert.

Patrice Dupas apprendra le Départ de son papa trois jours plus tard. On sait ô combien l’accompagnement en fin de vie peut être important, tant pour celui qui s’en va que pour ceux qui resteront. Les derniers moments, les derniers mots, les derniers (sou)rires, les derniers gestes : c’est tout cela qui a été volé à Patrice Dupas… qui avait, en plus, écopé d’une amende ! Insensé ! La double peine !

Du malheur de Patrice Dupas est ressortie malgré tout, même près de quatre ans plus tard, une « bonne nouvelle » : la condamnation de l’Etat pour faute lourde… Dans son jugement daté du 19 décembre 2023, le tribunal judiciaire de La Rochelle (Charente-Maritime) a estimé qu’une « série de faits » avaient conduit à un « processus de dépassement disproportionné des pouvoirs de contrôle » et à un « déni de justice pour monsieur Patrice Dupas, à savoir le droit de se trouver avec son père pour un motif familial impérieux ». « La faute lourde de l’Etat est donc établie », a tranché le tribunal, condamnant l’Etat à lui verser 12.000 euros en réparation des préjudices subis et pour les frais de justice.

Même si Patrice Dupas a assuré au journal Le Parisien, qui a révélé l’information, « qu’il dormait beaucoup mieux désormais », on peut se demander de qui se moque la « Justice » ! 12.000 euros !

Je sais que j’ai été une personne très stricte concernant les mesures sanitaires mises en place pour enrayer l’épidémie de Covid-19… Cependant, je ne suis pas idiote et sans empathie. S’il y avait des exceptions à accorder, l’accompagnement des proches en fin de vie devait être parmi les premières.

J’aurais une question pour le chef de l’Etat : et si votre propre papa avait été sur le point de vous quitter, en plein confinement, qu’auriez-vous fait Emmanuel Macron ? Auriez-vous invoqué votre statut de président de la République pour outre passer les règles que vous aviez vous-même imposées

à « vos chers compatriotes » ? Et notre devise nationale « Liberté – EGALITE – Fraternité », vous en auriez fait quoi ?

Cher lecteur, chère lectrice, je vous remercie de votre fidélité et d’avoir consacré quelques minutes de votre attention à la consultation de cet article. Prenez soin de vous comme de ceux qui vous témoignent de toute leur affection… Continuons à nous protéger, à protéger ceux que nous aimons, à protéger les autres et aidons nos soignants à sauver des vies : même vaccinés, restons vigilants aux gestes barrières… Et, puisque je ne peux malheureusement rien faire d’autre pour témoigner toute ma gratitude à ces soldats qui sont en permanence en première ligne : APPLAUDISSEMENTS ! A mon prochain « petit papier »… !

Jessica NATALINO alias « Plume Libre »,

Réflexions sur notre espèce humaine et sur notre monde