Jeudi 21 mars 2024
« DE STALINE A POUTINE »
« Je tiens à vous remercier tous, ainsi que tous les citoyens du pays, pour votre soutien et votre confiance », a lancé Vladimir Poutine devant son équipe de campagne le soir de sa réélection… Des « remerciements » qui prêtent à rire… nerveusement.
87,28 % des voix. Non, ce n’est pas un plébiscite mais plutôt un simulacre auquel a assisté le monde qui avait les yeux rivés vers la Russie dimanche 17 mars après quatre jours de scrutin.
Poutine a donc été « réélu », puisque c’est le mot que mes confrères et consoeurs utilisent. Oui, enfin, lorsqu’on concourt sans véritables adversaires, on vainc sans triomphe. « Leonid Sloutski », « Nikolaï Kharitonov », « Vladislav Davankov » : qui a déjà entendu ces noms ? Ce nationaliste, ce communiste et cet homme d’affaires étaient pourtant les trois adversaires de Vladimir Poutine.
En naviguant sur Internet, je suis tombée sur le dessin ci-dessus. En admirant son reflet dans le miroir, le narcissique Poutine y voit Staline… En 2030, lorsque les prochaines « élections présidentielles » russes seront organisées, cela fera tout juste trente ans que le tsar Poutine est le maître du Kremlin. A 78 ans, ce dernier aura dépassé d’une petite année la longévité du « petit père des peuples » qui avait régné sur l’Union soviétique de 1924 à sa mort en 1953, soit vingt-neuf ans.
Certes, Staline a pleinement contribué à la Seconde Guerre mondiale. A partir de 1941, d’allié d’Hitler il était passé premier adversaire du Führer. Il mérite d’être considéré comme le dictateur le plus sanguinaire. Du moins, de l’Histoire contemporaine. Malheureusement, je crains que le pire reste encore à venir. Alors Premier ministre, Poutine a goûté au pouvoir le 31 décembre 1999, en devenant « président par intérim » à la démission pour raison de santé d’Eltsine, en attendant les élections présidentielles anticipées du 26 mars 2000… Elu, il a aimé la saveur du pouvoir et a toujours tout fait pour ne plus le quitter. Même de 2008 à 2012, lorsque la Constitution russe lui avait interdit de briguer plus de deux mandats consécutifs, Poutine tirait les ficelles derrière sa marionnette Dmitri Medvedev.
Qui pourrait croire que le peuple russe ait pu réélire à 87,28 % des voix un dictateur qui élimine ses opposants politiques ? Bien sûr, l’esprit d’Alexeï Navalny planait sur ces élections « présidentielles » russes. La mise à l’ombre de son premier opposant en janvier 2021 n’était pas suffisante pour Poutine. Même derrière les barreaux, Alexeï Navalny représentait manifestement un danger pour le tsar. Il lui fallait l’éliminer. Mais, si Poutine avait été un véritable président, il accepterait le « jeu » de la démocratie. Je parle de la « vraie » démocratie. Et le président de la Fédération de Russie qui préterait serment après « l’annonce des résultats officiels » aujourd’hui 21 mars 2024 s’appellerait « Alexeï Navalny ».
Cher lecteur, chère lectrice, je vous remercie de votre fidélité et d’avoir consacré quelques minutes de votre attention à la consultation de cet article. Prenez soin de vous comme de ceux qui vous témoignent de toute leur affection… Continuons à nous protéger, à protéger ceux que nous aimons, à protéger les autres et aidons nos soignants à sauver des vies : même vaccinés, restons vigilants aux gestes barrières… Et, puisque je ne peux malheureusement rien faire d’autre pour témoigner toute ma gratitude à ces soldats qui sont en permanence en première ligne : APPLAUDISSEMENTS ! A mon prochain « petit papier »… !
Jessica NATALINO alias « Plume Libre »,
Pour que les années n’éteignent jamais la flamme de notre mémoire