« LA PAROLE SE LIBERE PARCE QU’IL Y A EU DES PRECURSEURS »

Mercredi 06 mars 2024

« « LA PAROLE SE LIBERE PARCE QU’IL Y A EU DES PRECURSEURS » »

A 33 ans, Andy Kerbrat est député « La France Insoumise » de la 2ème circonscription de Loire-Atlantique. Mais sur le plateau du « 12/13 info », sur la chaîne « France info », mardi 27 février, Andy Kerbrat était avant tout redevenu le petit garçon ayant subi la violence d’un prédateur sexuel… Pendant seize ans, Andy Kerbrat s’est infligé la peine de vivre en gardant pour lui seul ce secret, son secret… Avant de le dévoiler à sa sœur, sa mère biologique et ses parents adoptifs, qui l’ont cru… Son bourreau ? Sa mère, la femme qui lui avait donné la vie, le connaissait… Elle le connaissait même très bien puisque c’était son compagnon de l’époque.

Andy Kerbrat n’a pas pu porter plainte contre son agresseur et il est désormais trop tard. On ne poursuit pas en justice les morts. Ce n’est pas équitable, ils ne peuvent plus se défendre. Et puis, « la réalité, c’est qu’il y a seulement 3% de condamnations pour les faits d’inceste et de pédophilie », comme il le déplore lui-même. Alors, pour essayer de se « réparer » au mieux, le « premier facteur de réparation » du député reste de raconter sa propre histoire, ce qui lui est arrivé.

Le député LFI s’est demandé pendant longtemps s’il avait le droit de parler. Peut-être parce qu’il est un homme et qu’il ait eu peur des réactions. Un homme qui « se plaint » d’avoir été violé, n’est-ce pas déplacé dans une société dominée à tous points de vue par le sexe masculin ? Bien sûr que non ! Une victime est une victime, quel que soit son sexe. Un enfant est un enfant, quel que soit son sexe. Le silence est l’arme de tous ces salauds. Andy Kerbrat l’a bien compris ; c’est ce qu’il l’a finalement décidé de faire part des violences sexuelles qu’il a subies sur les réseaux sociaux. Selon lui, « la parole se libère parce qu’il y a eu des précurseurs »… Et le député conclut : « Sans la parole de Judith Godrèche, sans la parole d’Aurélien Wiik, je ne sais pas si, samedi soir, j’aurais eu le courage de le faire ».

Pour terminer, n’oubliez pas, vous victimes, l’arme de tous ces salauds c’est votre silence. « C’est normal, tout le monde fait ça »… « C’est notre petit secret » : ces phrases-là, combien de fois votre agresseur vous les a-t-il chuchotées dans le coin de votre oreille pendant qu’il faisait sa petite affaire ? Si « c’est normal », si « tout le monde fait ça », pourquoi donc vous ordonne-t-il de vous taire ? Seul leur « plaisir » compte, la souffrance à laquelle il vous condamne à perpétuité, il s’en contrefout !

Cher lecteur, chère lectrice, je vous remercie de votre fidélité et d’avoir consacré quelques minutes de votre attention à la consultation de cet article. Prenez soin de vous comme de ceux qui vous témoignent de toute leur affection… Continuons à nous protéger, à protéger ceux que nous aimons, à protéger les autres et aidons nos soignants à sauver des vies : même vaccinés, restons vigilants aux gestes barrières… Et, puisque je ne peux malheureusement rien faire d’autre pour témoigner toute ma gratitude à ces soldats qui sont en permanence en première ligne : APPLAUDISSEMENTS ! A mon prochain « petit papier »… !

Jessica NATALINO alias « Plume Libre »,

De la solidarité à la générosité