SEULE EN TETE-A-TETE FACE A SARAH ABITBOL

Jeudi 07 mars 2024

Chère Sarah Abitbol,

C’est à vous que je pense en cette veille de Journée internationale des droits des femmes. Il y a une semaine jour pour jour, jeudi 29 février, les députés siégeant dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale française ont décidé de faire bloc, aux côtés des victimes, contre les violences sexuelles imposées aux  mineurs dans les clubs sportifs : ils ont adopté, unanimement et définitivement, la proposition de loi sur « l’honorabilité dans le sport » que vous avez corédigée avec le sénateur Sébastien Pla.

L’objectif de ce texte ? Mieux encore que de « réparer » les victimes, il a l’ambition de prévenir les violences sexuelles imposées aux  mineurs dans les clubs sportifs…  Grâce à lui, tous les éducateurs sportifs seront à présent contraints de se soumettre à un contrôle annuel de leurs antécédents, via la consultation du bulletin n°2 du casier judiciaire, ainsi que du fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS). Mais ce n’est pas tout. Les présidents de club auront l’obligation de signaler aux services de l’État les comportements à risques des éducateurs, ou de toute personne en contact avec des mineurs… S’ils s’aventuraient à protéger quelconque prédateur sexuel, ils s’exposeraient à des sanctions. De quel ordre ? Pécuniaires ? Pénales ? Cela reste à déterminer.

Qui était plus légitime que vous, chère Sarah Abitbol, pour porter ce projet de loi qui porte votre nom ? Vous dont le témoignage quant aux viols que vous faisait subir votre entraîneur quand vous étiez adolescente fut une véritable déflagration dans le monde sportif.

Si la députée socialiste Claudia Rouaux, rapporteure de la proposition de loi, a insisté sur « des  changements profonds [qui] doivent être engagés dans le monde du sport en « rendant hommage » aux victimes, vous, vous avez préféré faire la promesse lors d’un point presse à l’Assemblée en saluant « l’unanimité politique » en faveur du texte : « On ne va rien lâcher » pour « sauver la nouvelle génération ».

Un dernier mot, chère Sarah Abitbol, avant de nous quitter : « MERCI ». Merci pour votre courage, merci pour votre engagement en faveur de la défense des victimes, merci de tout mettre en œuvre pour que ce qui vous est arrivé n’arrive plus, à aucun enfant.

Avec mes respects les plus sincères.

Jessica NATALINO alias « Plume Libre »