BARBARA SAMSON, VISAGE PRESQUE JUVENILE DU PREMIER SIDACTION

Vendredi 22 mars 2024

« BARBARA SAMSON, VISAGE PRESQUE JUVENILE DU PREMIER SIDACTION »

Dans quelques jours, cela fera trois décennies que, chaque année, les grandes chaînes françaises font front commun et offrent un programme unique. Je regrette que ce Sidaction 2024 n’ait pas été programmé pour le week-end des 05, 06 et 07 avril au lieu de ces 22, 23 et 24 mars. Le Sidaction étant né le 07 avril 1994, cela me paraissait être une évidence.

L’impact du premier Sidaction fut considérable : 23 millions de téléspectateurs, 45 millions d’euros collectés, témoignages de personnes vivant avec le VIH et une forte mobilisation des personnalités du monde entier, de chercheurs, de journalistes et de militants. Mais, en plus du baiser de Clémentine Célaré donné à un homme séropositif pour démontrer que le sida ne se transmet pas par la salive, une jeune fille en particulier entra dans le cœur des Français pour ne plus en sortir.

Barbara Samson avait 19 ans. Elle était jeune, elle avait la vie devant elle. Mais si elle était présente à l’antenne ce soir-là, ce n’était certainement pas pour y faire de la simple figuration. Son livre autobiographique « On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans » venait d’être publié, le jour même. Etait-ce prévu ? Je ne le sais pas. En tout cas, ce ne pouvait pas être un hasard… Je ne crois pas au hasard. 

C’était il n’y avait pas si longtemps, donc. Deux ans auparavant, à peine. L’adolescente était hospitalisée au centre de repos « Les Pervenches » pour des troubles alimentaires lorsqu’elle rencontra, dans ce même centre de soins, Anthony, un ex-toxicomane et patient comme elle. Barbara avait 17 ans, lui 28. Mineure, elle tomba amoureuse. Il aurait dû la rejeter, la raisonner. Il ne l’a pas fait. Il a accepté d’entrer dans l’illégalité. Avec son consentement.

Si seulement ce n’était « que » ça (bien que cela soit déjà très grave en soi) ! Un test de sang va révéler sa séropositivité. Bien évidemment, elle se douta de ce qu’il lui arrive. Elle était encore vierge lorsqu’elle a eu son premier rapport consenti avec Anthony. Il ne pouvait être que le seul à lui avoir transmis. Peut-être ne le savait-il pas lui-même qu’il était atteint du Sida ? ! Cela ne pouvait être que cela ! Aucune autre possibilité n’était possible ! Mais le médecin du centre l’a convoquée après qu’une infirmière les ait surpris ensemble.

Le jour où ils ont fait l’amour, Anthony a transmis le virus de la mort à Barbara. Inévitablement. Pire, consciemment. Oui, Anthony savait qu’il était malade mais il ne s’était pas protégé. Même discrètement, si cela est seulement possible.

Anthony était la première et dernière grande histoire d’amour de Barbara. Après lui, jamais elle n’a aimé comme elle l’a aimé. Cela ne s’explique pas. C’était lui. Son amour était plus fort que cet acte de trahison impardonnable… Le pire dans tout ça ? L’absence de toute culpabilité de la part d’Anthony qui en dit long sur son égoïsme.

Même trente ans après sa publication, « On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans » de Barbara Samson reste un témoignage à mettre entre les mains de tous les adolescents et surtout toutes les adolescentes.

Cher lecteur, chère lectrice, je vous remercie de votre fidélité et d’avoir consacré quelques minutes de votre attention à la consultation de cet article. Prenez soin de vous comme de ceux qui vous témoignent de toute leur affection… Continuons à nous protéger, à protéger ceux que nous aimons, à protéger les autres et aidons nos soignants à sauver des vies : même vaccinés, restons vigilants aux gestes barrières… Et, puisque je ne peux malheureusement rien faire d’autre pour témoigner toute ma gratitude à ces soldats qui sont en permanence en première ligne : APPLAUDISSEMENTS ! A mon prochain « petit papier »… !

Jessica NATALINO alias « Plume Libre »,

Portraits de femmes