« EGLISE DU CHRIST » 

Vendredi 15 mars 2024

« « EGLISE DU CHRIST » »

« Eglise du Christ »… C’est la traduction française de Christchurch… Etait-ce l’une des raisons qui avait poussé Brenton Tarrant à perpétrer non pas une mais deux attaques terroristes à l’encontre de deux mosquées de cette ville dans l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande ? Selon lui, peut-être, seuls des Chrétiens devaient vivre dans la ville portant le nom du Christ.

Je le reconnais et l’assume : l’idée est farfelue. Cependant, aussi insupportable que cela puisse paraître, il faut essayer de pénétrer dans le cerveau du suprémaciste blanc néo-zélandais alors âgé de 28 ans ce 15 mars 2019. Comme tous les individus de son espèce, Brendon Tarrant était convaincu qu’une « communauté religieuse » valait plus que les autres : la sienne, évidemment. D’ailleurs, il faisait lui-même, à de très nombreuses reprises dans son manifeste ouvertement raciste et islamophobe revendiquant l’attentat publié sur les réseaux sociaux, par des comptes portant le même nom, référence à la théorie du « grand remplacement ».

Pour Tarrant, Marine Le Pen n’est pas suffisemment radicale (peut-être que son vieux aurait eu plus de grâces à ses yeux ?). C’est la raison pour laquelle il ne lui apporte pas son soutien. Sur la couverture de son manifeste, Brenton Tarrant utilise un « soleil noir », une roue à douze rayons, venue directement de l’ésotérisme nazi. L’auteur ne se considère pas comme néonazi, mais il emprunte certains codes de cette idéologie. Hitler était déterminé à exterminer les Juifs avant que le contraire ne se produise ? C’est exactement l’exemple pris par Tarrant mais à l’encontre des Musulmans. Et où peut-on être certain de trouver à coup sûr un maximum de Musulmans ? Dans une mosquée, évidemment.

Qui se souvient des deux attaques terroristes à l’encontre de deux mosquées de Christchurch ? Peu de monde, je le crains. Certains racistes penseront : « Cette fois-ci, les Musulmans étaient victimes, cela ne compensera pas les attentats où ils sont très majoritairement criminels »… A les entendre, ce serait une compétition, à savoir quelle communauté subit le plus… Les Chrétiens semblent oublier que le plus grand crime contre l’humanité a été ordonné par un dictateur sanguinaire dont nous ne connaissons pas vraiment les origines et c’est très bien ainsi… Cette inconnue de l’équation est la preuve incontestable que notre naissance ne conditionne en rien nos actes…

Jessica NATALINO alias « Plume Libre »,

Nous ne vous oublions pas !

BACHAR AL-ASSAD, ACCUSE DE « COMPLICITE DE CRIMES CONTRE L’HUMANITE » 

Vendredi 15 mars 2024

« BACHAR AL-ASSAD, ACCUSE DE « COMPLICITE DE CRIMES CONTRE L’HUMANITE » »

C’est un conflit dont on parle de moins en moins. Sans aucun doute parce que la guerre qu’a déclarée Poutine à l’Ukraine il y a un peu plus de deux ans maintenant, le 24 février 2022, se déroule sur notre propre continent, en Europe, ou, au minimum, à ses portes. Pourtant, le chef de la Commission d’enquête internationale indépendante travaillant sur la guerre civile syrienne, dont nous commémorons le 13ème « anniversaire » du premier jour ce vendredi 15 mars 2024, nous l’affirme : fin octobre 2023, le conflit se trouvait à son « pire moment » depuis quatre ans.

En 2017, la question était : « Doit-on parler avec Bachar Al-Assad ? »… Mon opinion sur ce sujet a toujours été très claire : on ne négocie pas avec un dictateur sanguinaire, quel qu’il soit. C’est une question de morale, d’évidence et, surtout, de respect que l’on doit à ses victimes. La place d’Al-Assad est dans ses propres geôles, à l’endroit même où il fait enfermer et torturer ses propres compatriotes parce que, depuis le 15 mars 2011, ils osent résister au régime familial sanguinaire en place depuis l’arrivée au pouvoir d’Hafez el-Assad le 22 février 1971.

Nous le voyons avec Poutine : il est très difficile de faire passer la Justice. Déjà en Europe, on ne peut pas arrêter Poutine pour la déportation d’enfants de zones occupées d’Ukraine vers la Fédération de Russie n’importe où ni n’importe comment, même avec un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale… Alors, Al-Assad au Proche-Orient… Pourtant, et je viens de l’apprendre presque par hasard, un mandat d’arrêt international a été émis le 14 novembre dernier à l’initiative de la France contre Bachar Al-Assad, accusé de « complicité de crimes contre l’humanité » pour les attaques chimiques perpétrées à l’été 2013 en Syrie.

Bachar Al-Assad, « accusé de complicité de crimes contre l’humanité » pour les attaques chimiques… Voilà qui laisse à réfléchir… Je salue l’initiative de la France mais je reste interpellée. Non, le dictateur syrien n’est pas « complice de crimes contre l’humanité pour les attaques chimiques » mais bien auteur principal de crimes contre l’humanité. Ce n’est pas la même chose. C’est Al-Assad lui-même, en tant que président, qui a donné l’ordre de réprimer dans le sang son propre peuple parce que celui-ci avait osé se révolter contre un pouvoir autoritaire à l’image des autres printemps arabes. Personne d’autre. Si Al-Assad avait un complice qui aurait sa place à ses côtés dans le box des accusés, ce serait Poutine, qui a complété auprès de lui ses compétences acquises au cours de la seconde guerre de Tchétchénie en préparation de sa propre guerre en Ukraine.

Hafez el-Assad est mort en 2000, à l’âge de 69 ans, après près de trente ans de pouvoir. Sans chercher à trouver des excuses à son héritier, le petit Bachar n’avait que 5 ans lorsque son père accéda à la tête de la Syrie… Il n’a eu pour exemple de gouvernance que la répression. Cependant, au lieu de marcher dans les pas de son vieux, il aurait pu trancher totalement avec son régime et offrir à son peuple la liberté et la paix.

Jessica NATALINO alias « Plume Libre »,

Nous ne vous oublions pas !